AFRIQUE AVENIR PASSIONS
JEUNESSE FRANCE
RICHARD BOHRINGER : une autre vision que celle du Paris Dakar.
"Salut ! " Richard Bohringer entre dans la pièce comme il entre en scène. Jean et tee-shirt aux couleurs de l'Afrique. Il s'installe au milieu des jeunes, légèrement intimidés.
« Qu'est-ce que vous attendez de nous ? »
« J'ai une passion : rencontrer les autres. J'ai des kids. Quatre. J'ai passé une grande partie de ma vie avec des jeunes gens. Je sais que c'est difficile d'avoir 18 ans aujourd'hui. »
Richard Bohringer parle de l'Afrique, son continent d'adoption. Questionné sur l'école, qu'il connaît en France et en Afrique, Richard Bohringer se lâche.
« En France, l'Éducation nationale subit les pressions de la société civile et des Politiques. On va accueillir des ressortissants étrangers ? D'accord ! Mais uniquement les meilleurs ! Aujourd'hui, on s'adresse à ceux qui ont les moyens. C'est le plus fort contre le plus faible. Soyons clairs. Disons-le. On ne s'occupe plus de ceux qui vivent plus lentement. Si t'es pas dans les quotas, t'es mort ! » L'Afrique : « un exemple » En Afrique ? « Le peu qu'on apporte est pris comme un trésor. On devrait prendre tous les gamins d'Afrique et d'Asie comme exemple. Ils ont une putain de papate pour s'en sortir ! « Les enfants d'Afrique ou d'Asie qui savent construire leur vie sans rien du tout : eux, ils ont une sacrée patate pour s'en sortir. Ils ne pensent pas à leurs petits bobos quotidiens. Ils profitent de chaque seconde. Et je vis un peu comme eux. »
Moi, je fais partie des écrémés. C'est ce qui me donne une patate d'enfer. »
« Voyagez ! Visitez l'Afrique ! Les rencontres que vous y ferez donneront du sens à votre vie. »
« Qu'est-ce qu'on peut espérer changer dans la société ? »
« Ce qui est sûr, c'est que si vous ne la changez pas, il n'y a aucune raison qu'elle se change toute seule ! » Comment ? « Quand on a 18 ans, il faut se battre. Les Politiques pensent qu'ils savent tout. Alors, ils s'occupent de vous, de votre avenir. C'est extrêmement bizarre tout de même qu'on s'occupe tellement de votre avenir à votre place. Vous avez un pouvoir énorme : le vote. Mieux, vous trouvez que les disques sont trop chers ? Que tous les jeunes de 18 ans cessent d'acheter des disques pendant un mois dans toutes les villes de France : les prix baisseront. Sur tout, en France, vous avez du pouvoir ! »
« Vous vous interrogez sur le futur ? Faut pas me prendre pour un vieux con. 18 ans, c'est un combat. À 18 ans, on n'est pas peinard. C'est vous le pouvoir, pas ceux qu'on voit à la télé ! C'est pas Sarkozy qui a arrêté les banlieues. C'est les banlieues qui se sont arrêtées. Je sais de quoi je parle. Allez, si vous avez envie d'une nouvelle société, faites la. Vous le pouvez. Moi, je remercie tous les jours la vie. Je pense beaucoup à vous. Si t'es écoeuré de la société : défends-toi ! Ne rejoins pas le troupeau : s'il y a une espérance, crois-moi, il faut la choper. »
Ne laissez pas les autres s'occuper de votre vie. C'est suspect. À 18 ans, on n'est pas peinard. On se bat ! Votre meilleure arme, c'est le vote ! », lance l'artiste aux jeunes.
La solidarité ?
« On est déjà plus que dans l'orange mais on peut renverser le mouvement : il faut être attaché à l'existence, avoir la foi, avoir envie de connaître, d'apprendre. Il faut apprendre à construire sa vie. » Et de citer en exemple, les « enfants d'Afrique ou d'Asie qui savent construire leur vie sans rien du tout : eux, ils ont une sacrée patate pour s'en sortir. Ils ne pensent pas à leurs petits bobos quotidiens. Ils profitent de chaque seconde. Et je vis un peu comme eux. »