30 janvier 2007
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Voici une lettre reçue ces derniers jours. Elle est le témoignage d'une personne qui est fatiguée de la guerre.
Souhaitons que les états qui désirent contrôler le monde cessent de semer le feu et le malheur. La guerre n'est pas une solution, ne sera jamais une solution. Ni en Irak, ni au Liban.
C'est aussi le témoignage d'une expatriée par obligation. Les sentiments exprimés ne seraient pas grandement différents s'ils venaient d'un expatrié/immigré. La lutte contre l'immigration de notre ministre de l'intérieur ne doit pas l'oublier.
Je suis moi-même libanaise, ayant vécu beaucoup d'annés de guerre au Liban. Aujourd'hui vivant à l'étranger. Malheureusement ou heureusement, je n'en sais trop rien.
Vivre à l'étranger, c'est vivre dignement, il est vrai, mais c'est aussi être loin de sa famille, de ses amis, de sa terre natal. Être loin de ses racines, de sa montagne, de mon Beyrouth, de ma côte ravagée para la marée noire et dont presque personne n'en parle.
Vivre à l'étranger c'est passer devant une boulangerie le matin et ne pas sentir l'odeur de la man'ouché au loin.
Vivre à l'étranger, c'est nos générations futures qui perdent la langue maternelle, les coutumes, les traditions, le "sâge", les petits trucs de grand-mère.
Vivre à l'étranger, c'est s'être dégoûté de tout ce qui est religion, et penser en LIBANO-LIBANAIS.
Vivre à l'étranger c'est être branché au téléphone chaque fois qu'un de nos misérables politiciens ose ouvrir sa bouche pour déverser des paroles malsaines qui ne font que mettre de l'huile sur le feu. Des politiciens de la sorte, nous, libanais, nous n'ens voulons plus.
Après 30 de guerre, ou d'état de guerre, je crois qu'il est temps de demander le changement du panorama de la scène politique libanaise. Parce que des politiciens comme ça, nous libanais nous n'en voulons plus.
Les politiciens d'aujourd'hui ont la haine stockée dans leurs intérieurs. Et nous, libanais nous n'en voulons plus.
Les politiciens d'aujourd'hui, sont les mêmes politiciens d'hier, avec pour la majorité, les mains tâchées de sang. Et nous libanais, nous n'en voulons plus.
Dire que le Liban est une démocratie, c'est mentir aux autres et à soi-même.
Il est temps, pour nous libanais de l'étranger, qui avons les moyens de vivre dignement, de clamer haut et fort le départ de tout ce stock de politiciens pour en réélire des êtres humains capables de défendre leur Pays contre n'importe quelle agression, verbale soit-elle ou physique.
Des êtres humains, capables de travailler pour que le Liban vive. Pour que le peuple libanais puisse se ressaisir et assurer aux génerations futures un Liban digne de son histoire, un Liban digne de sa culture.
Nous sommes éparpillés un peu partout dans tous le coins de la planète.
Et cela, ne fait que la force des autres. Les autres, ce sont ces loubards qui n'ont qu'une seule envie : voir le Liban réduit à rien, voir le Liban se fondre comme un bout de glace dans un verre d'eau.
Oeuvrons, nous libanais de l'étranger, pour que le peuple libanais, qui est en train de faire face à tous les malheurs qu'on lui inflige sur sa propre terre, se débarasse de tous ses maux internes, de toutes ces idéologies externes et extrêmistes qui l'intoxiquent , pour que le Liban puisse vivre, et avec lui, le peuple libanais d'aujourd'hui, ainsi que celui de demain.
Finalement, je suis fière de porter les couleurs du Liban, à l'etranger. Il en faut des libanais qui fassent parler du vrai Liban dans le monde. Un Liban de culture, d'histoire, de gastronomie, de musique, un Liban à cheval entre l'occident et l'orient. Un Liban, meurtri par la jalousie des autres.
Merci et courage à tous les libanais oeuvrant pour que le Liban vive.
Courage à tous ceux qui vivent l'exil en raison de la guerre, du pillage de leur pays par les multinationales. Courage à ceux qui souffrent sous les bombes.